Maisons et anciennes fermes, l'habitat à Saint-Thomas-de-Cônac

France > Nouvelle-Aquitaine > Charente-Maritime > Saint-Thomas-de-Conac

Les trois quarts des maisons et fermes considérées ont été construites ou reconstruites au 19e siècle, et près de la moitié dans la seconde moitié de ce siècle. Elles témoignent de l´âge d´or qu´ont constitué les années 1850 à 1880 pour les viticulteurs de la région, à Saint-Thomas-de-Cônac en particulier. Une dizaine seulement datent de la première moitié du 20e siècle, signe du déclin économique et démographique de la commune après la crise du phylloxéra. Par ailleurs, l´habitat à Saint-Thomas-de-Cônac conserve de nombreux éléments datant d´avant la Révolution. Il s´agit bien souvent d´éléments de décor ou de dates inscrites au-dessus des ouvertures (date 1690 relevée dans le bourg, 1730 Chez-Vieuille, 1760 à la Trigale, etc). Ce phénomène de préservation de traces anciennes concerne près d´un quart des constructions recensées. Quatre bâtiments portent des traces des 15e et 16e siècles, en particulier à la Trigale, et quatre autres du 17e siècle. Pas moins de 30 constructions contiennent des éléments du 18e siècle, qu´il s´agisse de maisons situées dans le bourg et les hameaux, ou de demeures de négociants et de capitaines de navires. Ces dernières se trouvent particulièrement à Cônac, village qui s´est développé au 18e siècle après avoir décliné à l´ombre des ruines du château.

Périodes

Principale : 19e siècle

225 maisons et fermes ou anciennes fermes ont été recensées au cours de l´enquête d´inventaire. Ont été prises en compte les constructions antérieures aux années 1960, à l´exception de celles pour lesquelles de récents remaniements rendent l´état d´origine illisible. Cet ensemble ne comprend ni les châteaux de Cônac, du Roc et du Gendreau, ni les logis de la Chapelle et de la Grassière. Des constructions concentrées sur les plateaux et les coteaux Toutes les maisons et fermes ou anciennes fermes recensées se trouvent à l´intérieur des terres, sur les plateaux et les coteaux. Elles sont situées, pour les trois quarts, non pas dans le bourg mais dans les hameaux. Bien que de taille relativement importante, le bourg concentre moins d´un cinquième de l´habitat. Les hameaux les plus gros sont Cônac, la Trigale et Chez-Vieuille. Un dixième des constructions sont des fermes isolées. Un hameau se caractérise généralement par une densité de constructions relativement faible. Or, à Saint-Thomas-de-Cônac, la moitié des maisons sont attenantes, c´est-à-dire accolées à la maison voisine et bénéficiant au mieux d´une petite cour. Et si la moitié de ces maisons attenantes se situent dans le bourg, en dressant leur façade sur la rue, les autres prennent place dans les hameaux. C´est le cas par exemple au centre du hameau Chez-Vieuille et dans la partie sud-est de la Trigale. Ce phénomène de concentration se retrouve dans les fermes et anciennes fermes. Pour près des deux tiers d´entre elles, l´habitation et les dépendances sont accolées et regroupées autour d´une cour, voire placées en alignement les unes des autres, parfois sous un même toit. Les fermes à bâtiments séparés ne représentent qu´un tiers du total. Les rares bâtiments présents dans les marais, souvent en ruines, sont d´anciennes granges-étables. Certaines possédaient une petite pièce d´habitation à côté de l´espace dévolu aux animaux ou aux récoltes de foin. Elles étaient plus nombreuses au 19e siècle mais beaucoup ont disparu après le remembrement des années 1950. Des habitations qui témoignent de leur époque et traduisent leur implantation A Saint-Thomas-de-Cônac, les maisons et les logements des fermes ou anciennes fermes, majoritairement construits dans la seconde moitié du 19e siècle, témoignent de la prospérité de la paysannerie à cette époque. Cette réussite se traduit bien souvent par un soin apporté aux constructions et à leur décor. Plus de la moitié des toits présentent une croupe (pan incliné sur au moins un côté du toit), ce qui implique la réalisation d´une charpente plus complexe, donc plus coûteuse. Il arrive assez souvent que le toit ne possède une croupe que sur un côté, généralement celui le plus visible depuis la rue. Près d´un toit sur cinq est surmonté d´au moins un épi de faîtage en terre cuite, vernissée ou non, en forme de poire ou, dans la moitié des cas, de pomme de pin. L´ardoise, plus chère et plus difficile à se procurer que la tuile, n´est présente que sur les plus grosses demeures, par exemple aux Justices ou sur le Château Coudret. L´attention se porte aussi sur l´aspect de la façade, par exemple sur la répartition harmonieuse des ouvertures : portes et fenêtres sont disposées de manière ordonnancée, c´est-à-dire symétrique, pour un quart des maisons et logements de fermes. Près d´un tiers des façades est orné d´une génoise (frise composée de tuiles canal juxtaposées). La génoise est même double (constituée de deux rangées de tuiles) dans les deux tiers des cas. A l´intérieur, la réussite économique se manifeste parfois par la présence d´au moins une cheminée dont la hotte et le linteau sont ornés de moulurations, de motifs végétaux et géométriques réunis en un losange. La mise en œuvre des habitations traduit par ailleurs la manière dont les contraintes du milieu ou, au contraire, ses atouts ont été pris en compte. Implantées sur les plateaux et les coteaux, un dixième d´entre elles possèdent un soubassement surmonté d´un rez-de-chaussée surélevé. Plus des deux tiers des habitations sont orientées au sud, au sud-ouest ou, dans une moindre mesure, au sud-est. Rares sont celles qui font face au nord ou directement à l´ouest, c´est-à-dire aux intempéries. Enfin, la majorité des maisons et logements de fermes de la commune présentent les caractéristiques de l´habitation saintongeaise. En plus du toit à croupe déjà mentionné, elles sont, dans plus de 70 % des cas, constituées d´un rez-de-chaussée et d´un comble, habitable ou non, éclairé par de petites ouvertures. Parfois, un bandeau mouluré marque la distinction entre les deux niveaux. Entre viticulture et élevage : les dépendances agricoles Les dépendances agricoles et leurs usages sont aussi les témoins du passé de la commune, en particulier de la seconde moitié du 19e siècle, période de croissance pour la viticulture et l´élevage. Voilà pourquoi un tiers des fermes possède un chai. Placé à proximité du logement, souvent dans son prolongement ou en appentis à l´arrière, le chai est souvent reconnaissable à ses ouvertures en plein cintre. Certaines, appelées « portes de décharge », sont placées en hauteur pour permettre le déchargement et le chargement du produit de la vendange en charrette. Dans de rares cas, une ancienne brûlerie est encore accolée au chai. La pratique a entraîné la construction de nombreuses granges et étables : on en relève dans la moitié des fermes et anciennes fermes, sans compter les quelques-unes qui se trouvent encore dans les marais. Parmi les autres dépendances qui composent les fermes et anciennes fermes, on relève de nombreux pigeonniers. Ils prennent souvent la forme, modeste, de quelques boulins (trous) à pigeons placés dans un mur et parfois réunis par une mouluration. Enfin, 39 puits ont été recensés, signes de l´utilisation importante qui était faite de la ressource souterraine en eau douce.

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